Fahrenheit, principe réchauffé. 

Vous avez tous entendu parler de Fahrenheit, le nouveau bébé de chez QuanticDreams. Sisi, vous savez, ceux qui ont pondu The Nomad Soul. Fahrenheit donc, on en a largement entendu parler: Joystick fait une interview de David Cage, PDG de Quantic, Gen4PC, fidèle à lui-même, sort une grosse publicit... pardon, un article bien lèche-cul comme eux seuls savent le faire, et même PC Team s'est fendu d'une news. 

Pour résumer rapidement le jeu, c'est de l'aventure dont on change de perso à chaque chapitre. Par exemple, on joue un meurtrier dans un, on joue le flic qui le poursuit dans l'autre. Vu ainsi, ça paraît neuf. Mais Quantic a du mal à se renouveler, car c'est le même principe utilisé dans The Nomad Soul... Mais bon, les magazines s'en foutent, eux. Un jeu qui a plus d'un an d'âge, on oublie vite quand on doit tester les dernières nouveautés avec un chèque à la fin du mois. 

On a l'habitude de ce genre de matraquage médiatique, surtout sur un jeu qui sortira aux calendes grecques: ça rassure les investisseurs et ça crée un buzz parmi les gamers. Mais voilà que Fahrenheit innove, ma bonne dame ! C'est un nouveau principe de jeu ! Tenez-vous bien, c'est un jeu par épisodes ! Ah oui, je vous vois faire la hola devant votre bécane rien qu'à lire ça. Moi aussi ça m'excite. Pour résumer le principe, vous allez sur le site oueb, vous téléchargez le premier chapitre du jeu pour une somme modique, et si vous avez aimé, vous achetez le deuxième chapitre qui sort le mois suivant. Ou l'année suivante, si c'est un jeu 3DRealms. Ou le siècle suivant si c'est un jeu Blizzard. 

Et voilà donc que les magazines "professionnels" s'en enchantent. Génial, on télécharge le jeu sans avoir de boîte ou de CD. Alors on paie moins cher car il n'y a plus de boîtes ou de chaînes de distribution qui gonflent le prix. Mais ça n'a rien de neuf. Une autre boîte française avait fait Arabian Nights, un jeu de plate-formes 3D dont ils vendaient les niveaux par téléchargement. RealArcade (par les mêmes personnes qui vous pourrissent la vie avec RealPlayer) fait de même. Le jeu en streaming, qu'on dit. L'apogée du shareware. Tu paies pour le jeu et tu paies ta connection Internet pour y jouer. Quand on y pense sous cet angle, ça rappelle le cas des MMORPG, d'ailleurs. 

Et bizarrement, à chaque fois que l'on tente cela en France, ça foire. Parce que l'on ne peut pas se permettre de télécharger un jeu entier, même si c'est par petits bouts à cause du peu de haut-débit qu'il y a chez nous. Parce que les français sont des filous et se refilent les fichiers aussitôt téléchargés. Ou parce que c'est con de payer en plusieurs fois pour le même jeu. Pour preuve, Arabian Nights a fini son existence dans les rayons de magasins (environ 30 €), lui et ses graphismes moyens, son gameplay et moyen et sa durée de vie moyenne (artificiellement rallongée par l'attente des joueurs devant les chapitres suivants). CQFD. 

En bref, on repompe le principe de jeu en streaming et on se vante d'en faire une nouveauté. On repompe le principe de son jeu précédent et l'on se vante de faire du neuf. Cerise sur le gâteau, on repompe un nom de jeu vidéo. Et on se fait mousser par la presse, évidemment. 

PS: Pour les connaisseurs, un jeu synonyme était sorti sur MegaCD. C'était un de ces pseudo-films interactifs où l'on jouait un pompier, en appuyant sur Gauche ou Droite (parfois A ou B quand on avait de la chance), pour éteindre des incendies. Aucun lien de parenté avec le film Backdraft, bien sûr. Ah oui, j'oublie de préciser que c'était une grosse daube. Voilà, c'est fait. Il n'empêche, cela contribue à nous faire réaliser le manque total d'imagination pour les noms de jeux vidéo... 

Et pour les GRANDS connaisseurs, un jeu, "Fahrenheit 451" inspiré par... le bouquin Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, était sorti sur Apple2. Il avait le mérite de continuer le roman, on commençant là où le livre s'arrêtait, ce qui était plutôt couillu pour un jeu vidéo de l'époque. Ils auraient dû l'appeler Fahrenheit 452, quand même.

 

Raton-Laveur, et pourtant il était un enfant désiré, d'après ce que lui ont dit ses parents.

 

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