Epitanime 2008

Tiens, on n'aurait pas sauté une année ?

N'en déplaise aux pauvres lecteurs de Wikipédia qui viennent ici par le lien externe sur l'article d'Epitanime (ajouté par les membres de l'association éponyme, merci à eux), il manque effectivement sur ce site un récapitulatif de l'édition 2007, remplacé par un petit résumé sur le blog. En fait, c'est bien simple : Epitanime 2007 est l'édition surnommée "Epitanime deux-mille-fail". Elle avait eu lieu au milieu du mois de mai au lieu de la fin, plongeant les lieux sous des pluies diluviennes. A l'exception d'un stand de jeux vidéo japonais et de Yoshitoshi ABe en séance de dédicaces, il n'y avait rien à faire. Voilà.

Avant

Lors de la préparation de la version 2008, les voeux des organisateurs étaient concis : faire une bonne édition, tout simplement. On garde les recettes solides du karaoke et des jeux vidéo en masse, on saigne quelques poulets pour garantir du soleil en revenant à un calendrier du dernier week-end de mai et un forum des exposants qui ne vire pas au supermarché. Tout cela, plus des invités un peu confidentiels (Range Murata et J.M. Ken Niimura) et un Epifestival plus présent - c'est le nom donné à l'ensemble des activités de nuit dans la cour à la manière d'un matsuri, avec des tentes proposant de la voyance, des pochoirs pour T-Shirts, des shows sur scène... Ah, et une déco plus soignée ; l'an dernier, l'association avait décoré les lieux avec quelques banderoles un peu cheap qui furent vite noyées par la pluie. Là, ils ont peint plusieurs bâches, la plus remarquée étant une Haruhi Suzumiya si réussie que de nombreux visiteurs ont cru à une pub officielle de Kaze. D'ailleurs, l'éditeur avait apporté le premier épisode tout frais licencié pour le présenter en avant-première dans la convention !


(copie sur DailyMotion)

Vendredi soir


La convention a ouvert avec environ 20 minutes de retard, ce qui reste dans la norme des années passées. A l'entrée côté préventes, Kaze, généreux, déstockait ses DVD de Cromartie, Genshiken, Overman King Gainer et autres invendus. Par contre, il fallait chercher pour trouver le programme de la conv', édité par Méluzine à 1 000 exemplaires. Et dans les couloirs, pas d'indications, pas d'horaires, rien. Les orgas eux-mêmes avaient du mal à expliquer la différence entre les quatre salles de jeux vidéo ou les horaires de dédicaces.
Comme toujours, le vendredi, c'est le "tour de chauffe" : on chope ses billets, on repère les activités sympathiques, et surtout, on ne reste pas jusqu'à six heures du matin pour tenir le coup le lendemain. C'était sans compter sur Beez qui a eu l'excellente idée de réserver le principal amphi de projections pour diffuser les trois films et OAV de Ghost In The Shell - Stand Alone Complex. Très gentil, mais déjà qu'après un seul de ces long-métrages, il faut sortir le Paracétamol, vous imaginez la tête des spectateurs à la fin de la nuit...

Samedi jour

Forum des exposants

Ainsi donc, Kaze apportait Haruhi Suzumiya tout spécialement pour Epitanime ? L'association les a remerciés... en laissant fleurir les contrefaçons de cet anime sur les stands professionnels. Que ce soit pour Haruhi ou pour le reste, d'ailleurs : c'était la fête au HK. T-Shirts minables, CD aux éditions taïwanaises "Miya Records", vendeurs lobotomisés. Le nec plus ultra étant atteint sur les stands de "Cartoon Passion", une boite allemande créée par des américains et à l'étalage tenu par des chinois ne parlant pas un gramme de français.


(copie sur DailyMotion)

C'était parfaitement navrant, aussi bien pour les éditeurs que pour les revendeurs honnêtes comme Lapinou Rose qui marquent en toutes letttres sur leur site leur haine du HK. C'est là que j'ai réalisé quelque chose : cette chasse aux contrefaçons, que je pratique dans toutes les conventions et tous les magasins que je visite, n'est pas pratiquée par Epitanime, mais par certains de ses responsables. Depuis 2005, quelques-uns ont mis un point d'honneur à être vigilants sur les stocks des magasins accueillis, que ce soit par respect des fans, pour assurer l'avenir de la convention ou ne pas froisser les partenaires. Il semblerait simplement que cette année, les responsables chargés de sélectionner les professionnels ont soit foiré leur boulot, soit n'en avaient rien à foutre. En posant quelques questions à qui de droit, on m'a répondu qu'il y "aurait des améliorations l'an prochain" (sachant que nous étions en pleine régression face aux années passées, ce n'est pas bien dur !) et qu'on n'avait "pas le droit de t'en parler". Tant pis. Cependant, un orga haut placé m'a confirmé que certains professionels ont abusé, apportant du HK alors qu'ils avaient été clean l'an dernier.

Chez les autres professionnels, la tendance GBone était omniprésente, à savoir des éditeurs sous-traitant leur représentation en convention par des commerciaux de cette société. Même Ki-Oon, une toute petite boite, a laissé son stand dans leurs pattes... Au menu, vendeurs tout juste bons à encaisser votre billet, et n'allez surtout pas leur demander des renseignements sur le catalogue. A leur défense, au moins ils n'auront pas à se taper les méssants z'otakus jamais contents - il paraît même que c'est la raison principale pour laquelle certains ne veulent pas venir eux-mêmes. Les seuls éditeurs qui étaient là sans intermédiaires étaient Beez et Kaze, avec des gens très informés et ouverts, prêts à vous aider dans les trouzemille versions de chaque DVD ou les détails des séries à venir. Sauf que le vendeur de Beez mentait en disant que les produits étaient en promotion et moins chers que sur le site de l'éditeur ou chez un revendeur classique (tout était au même prix)...

Pendant qu'on parle de Beez : un code de réduction pour acheter sur leur site web était distribué à l'entrée de la convention. Il vous suffit d'entrer 05DT2008 sur Beez-shop.com pour économiser 5 €, soit une partie des frais de port. Yay.

Un autre  stand à noter était Digicraft/Digiclub, l'éditeur nippon venu vendre quelques doujin games l'an dernier. En plus des Higurashi Daybreak et autres Melty Blood, ils avaient des CD audio, du hentai (uniquement studio Tinkle Bell, j'ai dû leur dire qu'il y avait du futanari en masse dans ces jeux !) et beaucoup d'autres jeux - il y avait même des films amateur japonais sous-titrés en français ! Pas de catalogue contrairement à l'an dernier, tant pis pour la page d'instructions qui aidait à faire tourner les jeux nippons sur un PC occidental...

Coté fanzines, il y avait du monde, mais comme l'an dernier, c'est No-Xice qui a mis tellement d'ambiance que les orgas en ont parlé lors du debriefing à la fin de la conv'. Ils ont mis une petite culotte aux enchères (25 €), violé le raton-laveur, fait un concours de strip-tease, gagné un concours anti-"free hugs" qui consistait à piquer le plus grand nombre de pancartes représentant ce cancer (fort minoritaire à Epitanime comparé aux autres conventions)... Les gens de N-X se sont d'ailleurs fendus d'un article résumant assez bien le comportement déplorable de ces abrutis.

Samedi soir

Comme vendredi, mais en plus massif. C'est bien simple, il y avait autant de monde qu'en journée ! On comptait quatre salles de jeux vidéo (!) : celle tenue par la section console d'Epitanime (composée de membres de MO5), celle d'Aux Frontières du Pixel, celle pour les jeux DigiCraft (Higurashi Daybreak, AirRader, et même un concours de Melty Blood remporté par Zind, champion européen), et les jeux musicaux tenus par Orgames. Ces derniers étaient un peu à l'étroit : même s'ils avaient la même salle que l'an dernier, les nouveaux écrans Full HD, ça prend plus de place...

Sur scène, on retrouvait de belles animations, comme les concerts à base de piano ou d'electone sur les thèmes d'animes et de jeux vidéo. Plein de monde partout, mais on ne se marchait pas sur les pieds - et pour cause, vu que de nombreux visiteurs finissaient par tomber de fatigue dans les amphithéâtres devant les projections d'animes. Il y avait une raison toute simple à cela : il n'y avait rien à manger. Autant les orgas s'assuraient d'être bien nourris, même pour les plus hyperactifs d'entre eux, autant les visiteurs pouvaient crever la gueule ouverte. Il est difficile de faire une convention au slogan "2 jours, 2 nuits, relèveras-tu le défi ?" si on affame les gens... Les quelques distributeurs de friandises de l'école ont été ninja-lootés en quelques heures, et la seule réponse des organisateurs était de quitter les lieux de la convention pour chercher un sandwich grec au Kremlin-Bicêtre. Mouais. Alors, je sais que leur incapacité à vendre de la bouffe est dûe à quelque bisbille administrative avec la cafétéria de l'école, mais ils devraient régler cela - quiconque nourrira les visiteurs le samedi soir finira riche et aimé de tous. Ceux qui avaient prévu le coup étaient encore présents à cinq heures du matin, à lire le nouveau Famitsu en jouant au Bomberman Saturn à 10 joueurs sur fond sonore d'IdolM@ster.

(copie sur DailyMotion)

Dimanche jour

En dehors des achats à faire, le dimanche est également la grosse journée sur scène, avec les derniers cosplays en équipes et le karaoke en plein air. Seulement, voilà : cette année, faute d'une véritable gestion, de nombreuses associations se partageaient les animations sur scène. Alors, entre BulleJapon, Sohei et Tengumi, impossible de savoir qui faisait quoi, mais une chose est sûre : les animateurs ont une place toute réservée en Enfer. Faire un concours de Karaoke en faisant hurler des gens dans un micro réglé trop fort, ça ne vous rend pas célèbre et c'est un crime de guerre. "Réveiller" le public en leur demandant simplement de gueuler comme des veaux au lieu de faire avancer le programme, ça mérite la prison. Remercier un groupe de chorégraphie en étant infoutu de connaître et prononcer "La Mélancolie de Haruhi Suzumiya", ça n'a pas sa place à Epitanime, mais sous une plaque d'égoût. Il y a longtemps, l'asso Epitanime animait elle-même sa convention et c'était bien ; puis ce fut l'asso Tsubasa, et c'était très bien. Kenshin Léo, reviens, ils sont devenus nazes !


(copie sur DailyMotion)

Dans le sous-sol, Range Murata continuait ses séances de dédicace en allant au-delà du devoir. Petit rappel : alors qu'il est commun pour un auteur de bédé franco-belge de faire un petit dessin, les japonais se limitent généralement à une signature. L'an dernier, Yoshitoshi ABe ne dessinait que pour les gagnants d'une tombola qui a dû voir à peine cinq veinards. Range Murata était tout simplement impressionnant : tout le monde avait droit à un dessin en pleine page, requêtes acceptées. Le dimanche matin, commençant la séance à 11 heures, il a terminé deux heures plus tard, toujours aussi concentré et entouré d'un staff qui criait famine. Hors du commun, je vous dis.

Après

Au final, Epitanime a encore bénéficié de sa météo magique : alors que jeudi, il pleuvait sur Paris, le temps s'est dégagé le lendemain, pile pour les préparatifs. A peine quelques gouttes le samedi entre la diurne et la nocturne. Comme quoi, le sacrifice massif de poulets, ça marche.
De même, après l'échec 2007, on était en droit de croire que les cosplayeurs auraient réservé leurs efforts pour Japan Expo, mais il n'en fut rien tant le niveau des costumes était correct, voire excellent. Les éditeurs ont vu l'évènement d'un bon oeil, qu'il s'agisse de Beez avec sa nocturne tout-GITS ou de Kaze avec Haruhi Suzumiya, sans parler des japonais de Digicraft qui étaient venus les mains pleines. Les invités ont participé plus que de raison, de J.M. Ken Niimura qui fait applaudir tout un amphithéâtre à Range Murata qui chante Saint Seiya et X 1999. Ce dernier élément étant d'autant plus étonnant qu'il est peu commun pour un japonais de faire un karaoke devant une cour pleine d'inconnus...

Quatre salles de jeux vidéo avec des bornes d'arcade et des pièces de collection ? Quasiment pas de free hugs ? Des nocturnes aussi peuplées que les diurnes ? Fanzines surexcités ? NoLife qui filmait son bonus de Hall of Shame 2 ? Météo excellente après une semaine de pluie ? Des cosplays tirés d'animes hentai ou confidentiels, des hardcore gamers qui présentaient le nouveau BeatMania sorti le jeudi même au Japon, une salle de karaoke aux chansons japonaises, sans micro et aux murs qui tremblaient à six heures du matin ? L'exception Epitanime tournait à plein régime. Même au debriefing final entre orgas assis en cercle au milieu d'un sous-sol "démoquetté", le bilan était excellent. Tout au plus se voilait-on la face sur le HK omniprésent, déplorait-on quelques ennuis de sécurité à cause des stands professionnels qui vendaient des armes blanches et oubliait-on la question de la nourriture vendue aux visiteurs pour longuement discuter des estomacs des orgas. La surprise vint du nombre de visiteurs, estimé à 7000 : un record qui bat les 6900 âmes d'Epitanime 2005 - qui avait bénéficié de l'absence de Japan Expo cette année-là.

En bref : Epita deux-mille-fail a laissé place à Epita deux-mille-win. Une excellente année qui, si j'oublie un instant l'invasion de HK, devient la meilleure année que je connaisse. Rien que ça.



Plus d'infos :

Mon album photos
DailyMotion : les vidéos que j'ai faites à la convention.
La gallerie de photos de DLG, de la section Mémoire Epitanime
La gallerie de photos de neuro : samedi, nocturne et dimanche
La gallerie de photos sur CosplayForum.com

Et les résumés d'autres gentilles personnes :

Merci à l'association Epitanime pour cet évènement et pour leur confiance ! Merci aux gentils lecteurs qui sont venus me dire bonjour ou m'offrir quelque chose ! Merci à vous d'avoir lu cet article !



raton-laveur

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