Première nocturne: Vendredi 29 Mai

Epitanime 2004 respecta la tradition des conventions: ne pas ouvrir à l'heure, soit 20h45 au lieu de 20h. Comme d'habitude, trois lieux de projection pour accueillir le peuple: deux salles de classe fourrées de chaises et un amphithéâtre à proprement parler. Collaboration IDP oblige, les plannings étaient identiques: Ulysse 31, un film d'Edgar/Lupin, le 1er film de CardCaptor Sakura, Jayce, et la nouvelle acquisition de l'éditeur: "Le Secret du Sable Bleu". A part pour ce dernier, les versions sous-titrées furent montrées quand elles existaient. Le tout entrecalé des jeux et quiz assurés par Tsubasa, plus les habituels karaokés pondus avec le logiciel fait maison (Toyunda).
Remarque qui va prendre son importance pour la suite: contrairement aux années précédentes, les deux salles de jeux vidéo restèrent ouvertes du début à la fin de la convention. L'une était gérée par l'association M-Games ("j'aime beaucoup ce que vous faites", dit raton-laveur en imitant Michel Drucker) et l'autre par la section JV d'Epitanime, ayant carrément hérité du plus grand espace possible (60 m²). M-Games, victime de son succès, dût d'ailleurs déménager le samedi matin dans une salle plus grande (et à l'écart des amphis pour bien mettre le son à fond).

Et ce fut loin de commencer sur les chapeaux de roues. Contrairement aux années précédentes où le programme des projections restait secret (pour des raisons évidentes, y'avait que du fansub!), pas mal de gens savaient que la nuit serait "années 80" ou ne serait pas. Ouvrir sur Ulysse 31 et diffuser "Jayce et les Conquérants de la Lumière" à 5h du mat', qui en veut? Pas grand monde, évidemment. Il y a même eu des sifflets; sale coup pour la seule convention qui ne dort pas et qui tenait à marquer le coup en commençant la nuit.
Quelques uns s'en allèrent directement, la plupart se rabbatit sur les jeux vidéo. M-Games était dépassé dans sa petite salle, celle d'Epitanime se peupla pour ne plus se vider jusqu'au lundi soir. Et pour la première fois, les allées larges rendirent possible une circulation des personnes sans qu'on ait à improviser une équation de physique quantique sur le nombre maximal de molécules dans un même espace fermé pour trouver la sortie sans mourir étouffé. Le Bomberman Saturn à 10 joueurs ne laissa jamais une manette inoccupée (même à 6 heures du matin!), des démos de Steel Battalion ou Donkey Konga étaient improvisées sur projecteur... Il y a même eu un branchement délirant pour Pac-Man VS: un deuxième GameCube avec GameBoy Player et sa propre télé faisait office de GBA, les fantômes jouant sur grand écran! Tous les jeux et styles étaient représentés - y compris une NES avec Duck Hunt qui fut rarement délaissée.
Pendant ce temps, les organisateurs (reconnaissables aux beaux T-Shirts Sega "We trust in GAmES" que j'aurais bien voulu en avoir un^^) s'affairaient pour éviter le flop. Le contrat passé avec IDP stipulait que les projections nocturnes devaient être de l'éditeur, mais rien ne disait qu'elles devaient avoir lieu dans toutes les salles. Aussitôt, l'une d'entre elles fut dédiée au karaoké! Une première playlist rédigée en direct selon les demandes du public et jetée en pâture à ce dernier... pendant que le nouveau programmeur de Toyunda ajoutait une fonction "sélection aléatoire" au soft, qui tourna toute la nuit (avec quelques plantages coutumiers au logiciel) dans une salle toujours pleine. J'exagère même pas: quand les orgas annoncèrent la mise en place d'un "karaoke d'honneur" sur les coups de 22h15 (mangavore s'est planté d'une heure), les gens se mirent à courir vers les lieux. Et là encore, n'en sortirent plus jusqu'au petit matin. La signature d'Epitanime était là, résumée avec la sempiternelle phrase: une centaine de personnes dans un amphi à une heure indûe qui chantent en japonais, sans micro, et avec les murs qui tremblent.
En ce qui concerne Tsubasa, c'était comme d'habitude mais en mieux: on trouve encore quelques questions à la mords-moi-le-noeud (combien de parcs d'attraction dans tout le Japon?), mais la mayonnaise prend toujours. IDP était là aussi, avec un questionnaire et des lots dédiés. Cependant, un nouveau jeu a fait son apparition, le "One More Quiz": basiquement, c'est un quiz à plusieurs équipes qui doivent faire du bruit (à part pour garder le public éveillé, je sais pas pourquoi) avec des instruments fournis et gagner en volant ceux des autres. Franchement bof, surtout quand il faut obtenir le droit de parole en mettant le boxon, élément jugé par le présentateur au tympan éclaté, donc forcément contesté... Qu'ils fassent un jeu d'adresse où l'on canarde la réponse écrite sur un carton avec des pistolets à mousse ou pourquoi pas à balles réelles, ça pourrait être fun et il n'y aurait pas de réclamations. Surtout qu'à 4 heures du matin, un jeu de précision avec des flingues, c'est toujours marrant.
A part pour le film de Sakura, peu de gens restèrent pour les projections. Quant au "Secret du Sable Bleu" dont IDP était si fier... Le character design était tellement typé "animes entre 1983 et 1987" que j'ai eu du mal à croire qu'il datait de 2001. La version présentée était le doublage français, l'héroïne obtenant la voix tellement striiiiidante de la chasseuse de cartes de Clow. Quant au scénario (soi-disant "inspiré par Jules Vernes"), la ressemblance du titre avec "Nadia et le Secret de l'Eau Bleue" n'est pas innocente.

En bref, l'ouverture de cette édition a été sauvée grâce à la toute puissance des jeux vidéo. Sans eux, peu de gens auraient tenu jusqu'à l'ouverture du full time karaoke et le sort de toute la convention aurait été scellé dès minuit avec les premières réactions sur le Net. Ah oui, on peut aussi dire que les orgas ont fait un joli tour de force en improvisant un nouveau planning en moins de deux heures pour garder tout le monde content. Et en envoyant le planning des prochaines nocturnes à la poubelle, mais ça c'est pour plus tard. Après la journée du samedi et la première tournée du forum des exposants en tout cas...



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